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05
août 17

Se simplifier la navigation : à vos tablettes magiques


Découvrez dans cet article les applications d’un « Guides du Grand Large » !

Tactile légère, bon marché et nomade, la tablette numérique est aujourd’hui la plus fidèle compagne du navigateur : mode d’emploi et recommandations d’usage…

Table à carte avec ordinateur portable

Table à carte avec ordinateur portable

Dominique Paris, «Guide du Grand Large» a pour métier d’enseigner la navigation aux plaisanciers et à de futurs… enseignants. Il pratique la tablette goulûment depuis trois ans et utilise aujourd’hui un iPad 2, possédant en supports INavX et Maxsea Time Zéro.

L’application Maxsea est gratuite sur tablette et il apprécie les cartes Raster du SHOM (quoique gourmandes en mémoire). Il vante Weather 4D Pro même s’il faut basculer d’une application à l’autre pour obtenir un routage. Il utilise Marée. Info (3€ par an et application gratuite) pour connaître la hauteur d’eau à un endroit et à un instant donnés. «C’est important dans le cadre de ma formation. Je fais certes de la navigation électronique, mais en multipliant les exercices», revendique le marin qui aime à montrer les fonctions compas de relèvement et règle Cros de son «pad», histoire ne pas perdre les fondamentaux. Pour se connecter et télécharger, il fait du partage de connexion à défaut de posséder une carte SIM 4G. L’abonnement à son opérateur lui donne droit à 5 Go par mois. L’écran passe en veille après deux minutes sans utilisation et il se branche à la prise allume-cigare pour recharger l’iPad.

Une centrale de navigation par Wi-Fi. Nous avons concentré nos commentaires sur l’Ipad, réceptacle actuel de la majorité des applications de navigation disponibles et à bord des voiliers de l’école de voile Internationale des Guides du Grand Large.

Applications gourmandes

À bord du Dufour 40 des Guides au départ de la Trinité sur Mer

À bord du Dufour 40 des Guides au départ de la Trinité sur Mer

Dominique Gauthier, le fondateur d’IPad Nav, fournisseur d’équipements périphériques et d’applications, affirme qu’un iPad2 vendu 200 à 300 € en seconde main suffit à naviguer. Prudence toutefois : certaines applications récentes peuvent ne pas être compatibles avec d’anciennes versions d’IOS (système d’exploitation). Par ailleurs, l’usage de logiciels ou applications toujours plus gourmands et en constante évolution exige des capacités de mémoire de 32 voire 64 Go. Un iPad neuf haut de gamme coûte environ 600 à 700 €. La priorité est de choisir un iPad Wi-Fi + cellular si l’on souhaite utiliser internet en mer pour par exemple télécharger des fichiers GRIB : à la différence des anciennes générations d’iPad, il possède un GPS satellitaire intégré, précis et fonctionnant même hors de portée des réseaux.

Autonomie théorique et réelle

Les 10 heures d’autonomie annoncées par le constructeur tombent plutôt à 5 heures dès lors qu’on emploie plusieurs applications simultanément. La recharge complète prend du temps : «près de 7 à 8 heures selon l’état de la batterie» nous confie un plaisancier expert. Toutefois, même sur « Off » les applications de navigation / routage restent ouvertes, ce qui consommera moins d’énergie. La tablette est alors prompte à dégainer de l’info quand il le faut et continue, même en veille, à enregistrer la trace du navire . Conclusion : soit vous êtes cigale et maintenez autant que possible votre tablette en charge, soit vous êtes fourmi et l’outil peut servir plusieurs jours sans être rechargé.

Palmarès des applications

1 – Navionics :

La première et de loin reste la cartographie vectorielle Navionics qui propose en sus des fonctionnalités basiques multi-usages, Vendus à prix cassé (les cartes coûtent de 15 à 35 €) les supports Navionics pour mobile ont connu un nombre incroyable de téléchargements. Leur principale qualité est d’offrir une interface graphique, simple, intuitive et particulièrement ergonomique, notamment avec le Nav Module disponible pour quelques euros .On peut toutefois regretter un manque de clarté dans la restitution des paramètres de navigation COG et SOG (cap et vitesse fond) et plus généralement l’interface avec les indicateurs de la centrale NMEA.

2 – iNavX :

Elle a été transposée dans la langue de Molière par Francis Fustier. Un « gourou » dans son domaine, et s’avère la plus complète. Elle charge indifféremment des cartes Raster (scans de cartes marines) ou vectorielles, utilise le service de localisation intégré ou peut faire fonction de répétiteur d’un traceur et des capteurs par connexion Wi-Fi (avec un multiplexeur) et transfert NMEA. INavX met à votre disposition une large palette d’outils (waypoints, routes, enregistrements de traces, AIS).  Et permet l’affichage de données météo par défilement sur les cartes. INavX a le vent en poupe malgré des fonctionnalités pouvant être améliorées comme le tracé de route par exemple.

3 – MAXSEA :

Le pionnier de l’application numérique dans le nautisme a développé une application Time Zéro pour iPad qui présente deux avantages : sa perfection et sa gratuité. Seule la cartographie est à payer, au prix d’environ 45€ la zone géographique.

Le routage en prime

L’application Weather 4D produite par le Français Olivier Bouyssou offre une météo mondiale très complète avec un large choix de modèles pour les vents, courants et vagues. Cependant, les passerelles entre les applications de navigation sont un peu fastidieuses. Et celle-ci ne dialogue en chargement de route optimale qu’avec iNavX. La version « Pro » Weather 4D s’enrichit d’une fonction routage isochrone avec l’importation de fichiers GRIB à maille fine très utile et pas seulement pour les régatiers. Pour les navigateurs au large, il est possible d’obtenir ces fichiers directement sur sa tablette depuis un téléphone satellite Iridium (Iridium Access Point) en connectant le boîtier Wi-Fi . On crée de la sorte une plate-forme d’accès fonctionnant comme une « box » pour faire des échanges de mails. Dans le cas où l’Iridium est raccordé à un ordinateur, on peut tout simplement transférer en Bluetooth le fichier GRIB vers l’iPad. Iridium Communication devrait commercialiser dès cet été un appareil très compact, le « GO ! » permettant de connecter votre mobile en n’importe quel endroit de la planète.

L’autonomie pour moins de 500 €

La tablette présente des avantages notables :

  • Elle est tactile, nomade, pas chère, et sert le cas échéant d’écran déporté.
  • Les applications dédiées sont légion en nautisme et disponibles à vil prix. Cela n’a rien à voir avec ce que coûtent ces mêmes produits pour des ordinateurs ou des traceurs. On peut se demander pourquoi. On entend que les fonctions PC sont nettement plus élaborées. Nous, on pense que c’est surtout pour des raisons commerciales et de marketing.
  • Avec Dominique, nous avons fait l’addition : pour moins de 200 €, vous avez la cartographie à l’échelle européenne + iNavX + Weather 4D pro + un logiciel de marée + le sourire de la vendeuse, sans compter le prix de la tablette qui varie de 200 à 700€, selon le modèle choisi et sa marque.
  • En résumé, vous pouvez être en totale autonomie sur un bateau pour moins de 500 € et tout connaître des capteurs du bord pour peu que la liaison Wi-Fi soit effective.
  • À cela peuvent se greffer pour les puristes une application AIS spécifique (340 € sans l’antenne VHF) dès lors que vous ne pouvez plus obtenir internet en 4G pour des raisons d’éloignement et le point d’accès satellite Iridium à 189 €.

Protection indispensable

Jamais sans ma tablette numérique... Celle-ci peut se fixer sur le support de la timonerie.

Jamais sans ma tablette numérique… Celle-ci peut se fixer sur le support de la timonerie.

Les modèles de protection sont légion sur le marché. « Cependant, la majorité de notre clientèle prend le boîtier haut de gamme Andreas à 270 € », souligne Dominique. Facile à fixer, il présente une protection tout temps, dispose d’un cordon étanche pour le maintenir en charge, préserve la luminosité (un point critique des tablettes en zone ensoleillée). C’est un produit « made in Germany » durable et réparable si la membrane de protection de l’écran est endommagée. La membrane est préférable à l’écran enduit car celui-ci est polarisé et gêne la lecture avec des lunettes Polarisantes. Ce qui n’est pas le cas avec le film membrane.

Se passer du traceur

Les tenants du traceur regrettent l’obsolescence accélérée des produits « Tablette » et leur dépendance aux applications Apple store. D’autres insistent sur le fait que sa lisibilité au soleil ne peut rivaliser avec celle d’un traceur haut de gamme (le prix n’est pas le même). Mais c’est avant tout la prudence qui demande de ne pas se contenter (pour les croisières au long cours) d’un unique instrument à bord.

Si rien n’entrave la tablette, elle demeure dépendante de sa recharge. En conclusion, la tablette remplace l’ordinateur mais pas un bon traceur multifonctions digne de ce nom conçu spécifiquement pour un usage marin. Deux précautions valent mieux qu’une…

Article et essai réalisé à bord de « Surcouf « dufour 40 perf et Dominique Paris «  Guide du Grand Large au départ de La Trinité sur Mer pour le magazine « Bateaux ».

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