Formation Capitaine 200 voile : les diplômés enrôlés par les armements normands
Après une pause de cinq ans, la formation de Capitaine 200 Voile à nouveau dispensée depuis début septembre 2020 par le Lycée Maritime et Aquacole de Cherbourg vient de s’achever vendredi dernier sur la réussite à l’examen pour six des huit candidats ayant suivi la formation.
La filière Normandie Maritime se félicite de ce succès. Les professionnels du secteur nautique en Normandie faisaient en effet depuis 2014 et la fermeture de la formation le constat d’un manque de skippers titulaires du diplôme de Capitaine 200 voile pour satisfaire leur besoin en recrutement. Pour embaucher, ces professionnels devaient se tourner vers les régions voisines avec tous les inconvénients générés par cette situation : manque de connaissance des spécificités régionales et de la richesse des plans d’eau normands, difficultés à fidéliser les personnels, déconnection des entreprises normandes avec les organismes de formation hors territoire.
Après la signature d’une charte d’engagements des professionnels locaux, la Région Normandie a remis la formation sur les rails et le Lycée Maritime et Aquacole s’est vu attribué le marché lancé par la collectivité. Sur l’eau, ce sont les Guides du Grand Large, école de croisière implantée à Cherbourg, qui s’est chargé de la partie spécifique voile. Son patron, Nicolas Tardy, s’estime très satisfait de cette renaissance. Il nuance cependant : « l’exigence du Certificat de Matelot Pont et de six mois de navigation comme pré requis d’entrée en formation exigé par les textes nationaux est inadaptée aux contraintes du métier. Elle explique la non réussite de deux candidats, à qui il manquait plus des notions basiques de navigation à la voile qu’une expérience embarquée dans un navire de commerce ou de pêche ». Le constat d’une règlementation inadaptée au monde de la plaisance moderne n’est cependant pas nouveau.
Cinq des six candidats ont d’ores et déjà la garantie d’une embauche dans une structure normande, à bord de bateaux du patrimoine local, Charles Marie, Granvillaise, Marité, Mil Pat’, Tante Fine et Neire Mâove. Le sixième travaille à la création d’un service de transport de passager entre la côte Ouest de la Manche et iles à proximité.
Eva Guastucci, responsable de la formation continue au Lycée Maritime s’est également déclarée satisfaite de cette première session, tout en ajoutant : » la Covid a particulièrement perturbé le déroulé de la session mais le bilan de cette nouvelle formation a été fait. Nous attendons la reconduite de la formation en septembre par la Région. »